Influenceurs et fiscalité : Dubaï, un eldorado sous conditions

Régime fiscal des influenceurs français installés à Dubaï

Dubaï attire depuis plusieurs années de nombreux créateurs de contenu et influenceurs français. Qualité de vie, climat, infrastructures modernes et surtout fiscalité avantageuse : la destination a tout pour séduire. Mais derrière cette image d’eldorado se cache une réalité beaucoup plus complexe. En matière de fiscalité, le diable est dans les détails, et s’expatrier ne signifie pas automatiquement échapper aux impôts français.

C’est dans ce contexte qu’EXILLIUM accompagne les entrepreneurs et influenceurs en leur rappelant que l’optimisation fiscale ne vaut que si elle s’inscrit dans le respect strict des règles, en s’appuyant sur un réseau de fiscalistes internationaux.


La résidence fiscale : le point de départ incontournable

La fiscalité ne dépend pas uniquement du pays dans lequel on vit physiquement, mais du lieu où l’on est considéré comme résident fiscal. En France, la loi retient plusieurs critères pour définir ce statut :

  • Le foyer ou le lieu de séjour principal (plus de 183 jours par an).
  • L’activité professionnelle principale exercée en France.
  • Le centre des intérêts économiques (là où se situe la majeure partie des revenus ou investissements).

Ainsi, un influenceur qui s’installe à Dubaï mais dont la famille reste en France, ou qui continue à travailler principalement avec des marques françaises, peut être considéré comme toujours résident fiscal en France. Dans ce cas, il reste imposable en France sur l’ensemble de ses revenus mondiaux.


Les dispositifs fiscaux français qui s’appliquent même après un départ

Quitter la France ne signifie pas couper tout lien fiscal. Plusieurs mécanismes maintiennent l’impôt français sur certains revenus :

L’exit tax

Elle concerne les personnes qui quittent la France après y avoir résidé au moins six ans et qui détiennent un patrimoine important en titres ou participations. L’idée est simple : taxer les plus-values latentes accumulées avant le départ. Un influenceur ayant construit une société florissante ou détenant une participation significative dans une startup pourrait être concerné.

Les revenus de source française

Même domicilié à l’étranger, un créateur reste imposable en France sur ses revenus tirés d’activités exercées sur le territoire, ou versés par une société française. Cela inclut les cachets artistiques, les redevances de droits d’auteur ou les rémunérations de partenariats facturés à des marques établies en France.

Les retenues à la source

Lorsqu’un influenceur non-résident est payé par une société française, celle-ci est parfois obligée de retenir une fraction de l’impôt avant de lui verser la rémunération. Cela concerne par exemple les prestations artistiques ou les redevances de propriété intellectuelle.


La convention fiscale France–Émirats : un outil, pas un passe-droit

La France et les Émirats arabes unis ont conclu une convention fiscale destinée à éviter la double imposition. Elle prévoit que certains revenus (dividendes, intérêts, redevances, salaires) sont imposés uniquement dans le pays de résidence fiscale du bénéficiaire. Pour un résident de Dubaï, cela peut signifier une exonération totale, puisque les Émirats n’imposent pas ce type de revenus.

Mais cette convention comporte aussi des clauses strictes. Par exemple, si l’administration française considère que l’influenceur conserve en réalité son centre de vie en France, ou si sa société émiratie est dirigée de fait depuis la France, les revenus peuvent être réimposés en France.

La clé est donc d’établir clairement sa résidence à Dubaï : logement stable, activité locale réelle, coupure des attaches économiques et administratives principales avec la France.


Cas pratiques : quand l’eldorado devient réalité… ou pas

Cas 1 : L’influenceur mal expatrié

Paul s’installe à Dubaï mais sa famille reste en France et il continue à tourner régulièrement dans des émissions françaises. Résultat : malgré son adresse aux Émirats, il reste résident fiscal français. Il devra déclarer ses revenus mondiaux en France et ne profite pas des avantages fiscaux espérés.

Cas 2 : L’expatriation réussie

Claire quitte la France avec sa famille, s’installe durablement à Dubaï, crée une société locale pour gérer ses contrats internationaux et prouve que son activité économique est centrée sur place. Ses revenus sont imposables uniquement aux Émirats. Dans ce cas, elle bénéficie pleinement de l’absence d’impôt sur les revenus et les dividendes.

Cas 3 : Les revenus de source française

Karim vit à Dubaï mais fait un placement produit payé par une grande marque française. Par défaut, la société française doit pratiquer une retenue à la source. Pour l’éviter, Karim doit fournir les attestations fiscales adéquates (formulaires prouvant sa résidence à Dubaï). S’il ne le fait pas, il perd une partie de l’avantage fiscal.


Pourquoi Dubaï séduit autant

Le succès de Dubaï auprès des influenceurs et entrepreneurs s’explique par un cocktail unique :

  • Pas d’impôt sur le revenu des particuliers.
  • Pas de retenue à la source sur dividendes, intérêts ou redevances.
  • Une fiscalité des sociétés très faible, même après l’introduction récente d’un impôt sur les bénéfices (9 %).
  • Une qualité de vie internationale, avec une communauté d’expatriés dynamique.

Mais ce cadre avantageux ne dispense pas de vigilance. Les autorités françaises disposent de moyens accrus pour vérifier la réalité des expatriations, notamment grâce à l’échange automatique d’informations bancaires.


L’approche EXILLIUM : l’optimisation dans les règles de l’art

Chez EXILLIUM, nous insistons sur une vérité simple : l’optimisation fiscale n’est valable que si elle repose sur la conformité et la sécurité juridique.

Notre réseau de fiscalistes internationaux accompagne les créateurs et entrepreneurs à chaque étape :

  • Vérification des critères de résidence fiscale.
  • Structuration juridique et fiscale des activités à l’étranger.
  • Anticipation des risques de requalification en France.
  • Mise en place des obligations déclaratives pour éviter tout litige.

Cette démarche « dans les règles de l’art » est ce qui permet de transformer une expatriation en véritable opportunité, plutôt qu’en piège à redressements fiscaux.


Eldorado ou mirage ?

S’installer à Dubaï peut être une stratégie gagnante pour un influenceur ou un entrepreneur. Mais l’eldorado fiscal n’existe que si le cadre juridique est respecté. Sinon, l’illusion d’une fiscalité légère peut vite se transformer en cauchemar de redressements et sanctions.

La clé du succès réside dans la préparation, la transparence et l’accompagnement par des experts. EXILLIUM croit profondément qu’il est possible d’allier optimisation et conformité, et que c’est cette voie qui sécurise durablement l’avenir des influenceurs comme des entrepreneurs à l’international.